Chers parents,
Ces quelques mots sont destinés à informer certains, rappeler ou confirmer à d’autres, ce qu’au travers du Judo et au-delà nous essayons de transmettre, nous professeurs au Judo-club de Cagnes sur Mer.
Dans une première approche, les règles de comportement au dojo sont notre principal souci, tout en abordant la technique petit à petit et selon les âges. Comme vous l’aurez remarqué, cela commence par l’apprentissage de la chute et des techniques au sol. Ce choix n’est pas fait par hasard : nous pensons qu’il faut d’abord apprivoiser le tatami et apprendre à s’y sentir à l’aise, sans peur d’aucune sorte. Les éducatifs, seul, à deux ou à trois sont nombreux !
Ensuite l’étude des techniques va occuper toute notre attention. Chacune a ses spécificités. Il va falloir être patient, aussi bien l’élève qui doit persévérer avec constance dans son effort que le professeur doit l’être avec les élèves.
Au-delà du geste technique, il faut voir l’aspect éducatif : le comportement en groupe, l’appartenance à une famille, la conscience de n’être pas seul au monde, l’assurance que si nous avons besoin d’un ou plusieurs partenaires pour apprendre et progresser, tous les autres sont potentiellement des partenaires ! Si le groupe doit être à la disposition de chacun, chacun doit être à la disposition du groupe !
Cela fera aussi prendre conscience à chacun que tout le monde n’est pas égal face à l’apprentissage d’un art, de savoirs ou d’un métier. Les dons et les capacités ne sont pas répartis équitablement, c’est un fait.
La volonté d’apprendre (primordiale) une discipline [coûte que coûte], implique un engagement individuel ; cela passe par l’assiduité, la compréhension puis l’action ! Et là se fera la différence entre ceux qui réussissent et ceux qui échouent. Si certains seront champions, tous ne le seront pas, mais tous seront capables, si volonté il y a, de pratiquer convenablement le Judo et d’en tirer tous les avantages pour sa vie future.
Le Judo est un sport et un art de combat ! Sans combat les mots qui précèdent n’ont aucun sens.
Lorsque le (la) judoka est en âge et en capacité de combattre, il doit le faire, car une bonne partie de sa formation d’humain, de citoyen autonome et responsable en dépendra. Résoudre les problèmes posés par l’adversité est, à notre avis, une nécessité pour bien grandir !
Un rapide coup d’œil sur l’organisation de notre société nous montre qu’il y a des gens qui commandent et d’autres qui sont commandés, au même titre qu’il y en a qui ont des idées et d’autres qui mettent ces idées en œuvre. Bien que le bon sens nous laisse penser que ces situations ne sont pas irréversibles, une des leçons à tirer est : « que seraient les uns sans les autres, et vice versa ? ». Prendre conscience de cela le plus tôt possible nous paraît être une nécessité ; il faudra alors se faire une idée de la place que l’on aimerait occuper dans cette société, en connaître le prix à payer et s’engager corps et âme pour tenter d’y parvenir !
Lorsqu’on est enfant on n’est pas soumis à ce genre de problème, quoique … la manière dont on parle, la manière dont on écrit, la pluralité des connaissances engrangées risquent de déterminer un avenir qui ira du clair au sombre selon …. !!!
Lorsque nous avons choisi d’être éducateurs (sportifs), nous avions conscience que nous nous attaquions à un vaste domaine … plein d’intérêt et nous l’assumons !
Les questions que nous posons sont les suivantes : est-ce en faisant croire à un enfant que tout est facile et qu’apprendre n’est qu’un jeu, qu’on le prépare à affronter les difficultés et l’adversité de la vie ?
Est-ce en se substituant à lui pour lui éviter tout effort, tout souci, tout problème de décision, qu’on le prépare à être autonome et responsable ?
Pense-t-on vraiment que l’enfant est incapable de comprendre – parce qu’enfant – certaines choses, alors qu’il vous prouve qu’il peut rester concentré des heures sur ses machines électroniques et qu’il se mêle de vos conversations, démontrant ainsi qu’il a tout à fait compris le sujet ?
Il est vrai que nous avons la réputation d’être rigoureux, c’est vrai et c’est un choix ! C’est parce que nous aimons les enfants en particulier et l’humain en général, que nous avons choisi de faire de l’enseignement du Judo notre métier.
Il vous revient, à vous parents de nous aider à bien le faire !
Comment ?
Un (une) judoka doit être assidu, ponctuel et à l’écoute, visuelle et auditive ! Le reste nous nous en chargeons.
Tout ce qui précède n’est surtout pas une « leçon », mais il nous tenait à cœur que vous sachiez combien nous avons besoin de vous, parents, et de votre engagement.
Et si, jusque-là, notre travail vous a convenu, faîtes-le savoir autour de vous, cela nous aidera également … pour la saison prochaine.
Merci de votre patience et de votre attention si vous avez eu la patience de nous lire jusqu’au bout !
Vos dévoués professeurs,
Florence Carré et Alain Bini