Le « Kagami-Biraki » ou « Kagami-Biraki-Shiki » était l’une des principales cérémonies durant les fêtes du nouvel an dans le Japon ancien. De nos jours, il est toujours pratiqué dans certains Dojo traditionnels et a lieu le 11 janvier au Japon.
La cérémonie annuelle des vœux Kagami Biraki est une réunion des pratiquants pour une cérémonie qui doit faire prendre conscience de l’éthique et de la tradition des Bugei / Bu-jutsu. Dans certains Dojo traditionnels la période du nouvel an, Kagami Biraki peut ressembler à un nettoyage de printemps autant matériel que spirituel. Les Dojo sont nettoyés, repeints, arrangés, il peut aussi y avoir une cérémonie de purification. Du sel est alors jeté dans le Dojo à titre de symbole de pureté, bonté et vertu, il est ensuite balayé emportant avec lui toutes les impuretés matérielles et spirituelles du passé. Le Kagami Biraki marque la fin des festivités du nouvel an Shogatsu qui sont au Japon les plus importantes de l’année. Des décorations sont aussi placées dans le Dojo, des gâteaux de riz sucrés placés en tas de plus en plus petits avec une nikan (mandarine) au sommet sont placés au Kamiza. Ces confiseries appelés kagami Mochi symbolisent la bonne fortune et l’abondance. Leurs noms ont donné la première moitié du nom de la cérémonie tandis que leurs ouvertures Riraiki afin de les consommer en a fourni la seconde moitié. Les morceaux sont généralement dégustés en les trempant dans une pâte de haricots rouges sucrés. Le kakami Biraki est aussi un moment d’échange de cadeaux, une rencontre conviviale et de dégustation de mets.
Le KAGAMI BIRAKI qui signifie «ouvrir le miroir» est donc une cérémonie traditionnelle japonaise pour le nouvel an et était à l’origine un des rites qui ponctuaient l’année dans les familles de bushi (guerriers) et avait lieu le 20 janvier. Les Samurai ouvraient le coffre qui renfermait les attributs de leur appartenance à la classe des guerriers (armure, casque, armes) et les déployaient. Mais le 20 janvier 1651 le shogun Tokugawa Iemitsu, troisième de la lignée des Shogun Tokugawa décède. On changea alors en 1652 la date de la cérémonie pour qu ’elle ne corresponde pas à l’anniversaire de sa mort. On la fixa alors au 11 janvier, l’associant à un autre rite, le KURA-BIRAKI. Le KURA étant le grenier à riz, il sagissait en fait de la reprise officielle du travail pour la nouvelle année. Naissait alors la cérémonie du KAGAMI-BIRAKI qui symbolise le renouveau et la prise de position ce qui peut s’apparenter à nos bonnes résolutions. Le nouvel an est une période ayant une signification très particulière pour les japonais.
Au Japon féodal, chaque famille de Bushi offrait le « Kagami-Mochi » (gâteau de riz en forme de miroir rond) à chaque armure appartenant au chef de famille ou bien à ses fils, elle priait ensuite pour leur succès dans les combats. Quelques jours après, ces gâteaux étaient coupés en morceaux et préparés pour le « Shiruko » (soupe de haricots rouges), le « Zôni » (soupe bouillie avec des légumes), etc. … La famille et les invités les mangeaient ensuite tous ensemble. Après la chute de toute la classe militaire durant l’ère Meiji, cette tradition est tombée en désuétude, mais quelques Ryu traditionnelles la pratique toujours mais certaines modifications ont été apportées pour s’adapter à aujourd’hui. Jigoro Kano, fondateur du Judo Kodokan, a repris cette tradition au sein de son école dès 1884.
De nos jours dans le Dojo traditionnels, cette cérémonie comporte différentes activités permettant d’honorer les pratiquants, le Dojo, l’école, etc… sans bien-sur chercher à flatter l’égo. Elle peut également être médiatisée et servir d’informations et de relations avec les autorités locales, régionales, nationales. Elle est aussi l’occasion de remise de diplômes, récompenses diverses, de faire le bilan sur l’année écoulée et présenter les projets de l‘année à venir. Cette cérémonie des vœux est un moment tout à fait privilégié d’un Dojo Traditionnel où tous les Bugei-Sha peuvent se réunir sans autre but que de manifester leurs attachements à leur discipline, à leur école et leurs reconnaissances à celui qui leur enseigne ainsi qu’à ceux qui contribuent à cet enseignement (maîtres du passé, élèves du dojo, etc…).
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Au Japon, cette cérémonie des vœux s’appelle le « kagami-biraki ». Le kagami biraki était à l’origine un des rites qui ponctuaient l’année dans les familles de la noblesse d’épée.
Le 20 janvier, les hommes ouvraient le coffre qui renfermaient les attributs de leur appartenance à la classe des guerriers (armure, casque, armes) et les déployaient, tandis que les femmes plaçaient sur leur coiffeuse, en guise d’offrandes, de la bouillie de haricots rouges et des gâteaux de riz appelés kagami-mochi (du fait de leur forme ronde car les miroirs -kagami- ont depuis l’antiquité cette forme au Japon). On les mélangeait ensuite avant de les déguster. On appelait cela, à l’origine, kagami-wari, « rompre le miroir », à cause des mochi, fort durs, qu’il fallait rompre à la main ou au marteau pour pouvoir les manger.
Mais le 20 janvier 1651 mourut le shogun Tokugawa Iemitsu, troisième de la lignée. On changea donc, dès 1652, la date de cérémonie pour qu’elle ne corresponde pas à l’anniversaire de cette mort. On la fixa au 11 janvier, l’associant ainsi à un autre rite, le kura-biraki, « ouverture du kura ». Le kura étant le grenier à riz, il s’agissait en fait de la reprise officielle du travail pour la nouvelle année. Naissait alors la cérémonie du kagami-biraki, « ouverture du miroir » (rupture d’abord, ouverture ensuite…) une cérémonie en l’honneur de la déesse Amaterasu, la lumière, qui célébrait symmboliquement le renouveau de la vie, de la clarté, de la naissance, en cette période de froid et de ténèbres, le passage d’une année à une autre. La première fois que le Kodokan célèbre le Kagami Biraki, c’est en janvier 1884, dans le nouveau dojo de 20 tatamis de Kôjimachi Kami-niban-chô qui abrite Kano et ses élèves depuis septembre de l’année précédente. L’école existe depuis mai 1882 et le nombre d’élèves ne cesse de croître. Le temps est à l’organisation interne de la vie du dojo, de ses règles, de ses rites. Jigoro Kano établit donc, fin 1883 et début 1884, un certain nombre de règles dont la plupart nous est parvenue. Il semble ainsi que l’idée de l’entraînement d’hiver, le kangeiko, soit une innovation de Jigoro Kano, qui sera adoptée par les autres do (kendo, kyûdo, etc.). Pendant une dizaine de jours, au début du mois de janvier, les judokas viennent pratiquer chaque matin, généralement entre 5h30 et 7h30. Le milieu du stage est marqué par la cérémonie du kagami-biraki (célébrée le deuxième dimanche du mois de janvier).
Au Japon, la permanence est perçue d’une façon particulière. Les choses demeurent, non pas dans leur matérialité, mais dans leur essence, dans leur esprit. La notion de permanence se vit dans et par le changement, le renouvellement. Ainsi, au nouvel an, on déguste du soba, le toshi-koshi soba (« soba qui fait passer d’une année à l’autre »). Il s’agit de nouilles, longues, que l’on commence à manger peu avant minuit le 31 décembre pour les terminer l’année suivante, afin de marquer le « lien », la continuité du temps, malgré le renouveau du calendrier. Le kangeiko repose sur le même principe. Il est demandé un effort exceptionnel au pratiquant, effort qu’il soutient jusqu’à la cérémonie du kagami-biraki qui marque la fin de l’année d’entraînement, et il le maintient encore un nombre de jours équivalent après celle-ci, pour montrer que si la date a changé, que si quelque chose a été « rompu », puis a commencé à renaître, le principe de l’entraînement, la régularité, l’engagement demeurent.
« D’abord, les professeurs s’adressent aux élèves et leur parlent du judo. On fait l’honneur à quelques élèves de démontrer le kata ou le randori. Ensuite, on déguste les kagami-mochi. La coutume veut que ce jour là, les gens qui ont eu une promotion de grade soient les hôtes: ils dressent les tables dans la dojo, servent et accueillent les participants. » Jigoro Kano
« Très fâchée après Susanowo, le dieu de la mer, son balourd de frère, Amaterasu, la déesse de la lumière et de l’ordre, se retire dans une caverne céleste, privant le monde de son éclat. Nuit, froid et chaos s’abattent sur l’univers. Les dieux rassemblés cherchent bientôt à la faire sortir de son courroux et de sa grotte. Ils commencent par demander ux coqs d’annoncer le lever du soleil, sans résultat. Ils font alors venir la déesse Ame no Uzume, qui monte sur un baquet et commence à danser avec une lance. La joie et les rires s’élèvent parmi les dieux. Échauffée, la déesse enlève le haut. Les divinités applaudissent. Sur sa lancée, elle enlève le bas. Le brouhaha devient général. Étonnée qu’on puisse s’amuser autant sans elle, Amaterasu s’enquiert des raisons de cette hilarité, ce à quoi on lui répond que l’on a trouvé une déesse encore plus belle qu’elle. Déconfite, elle sort le nez de sa cachette et voit une très belle femme… qui n’est autre qu’elle-même, dans un miroir qu’on lui tend. Prise par ce tour, elle sort de sa caverne et rend au monde sa lumière. »
Yves Cadot, Emmanuel Charlot, Judo Magazine 176, fév-mars 1999