AU JAPON, QUAND ON FAIT 20 ANS LA MÊME CHOSE,
ON DIT QUE C’EST UN BON DÉBUT
Répéter nous ennuie. Nous avons besoin de variété, d’élargir nos connaissances, comprendre la globalité des choses.
Répéter est fastidieux et ne sommes nous pas là pour prendre du plaisir ?
Au Japon lorsque l’on s’entraine c’est toujours la même chose.
La répétition en japonais se ditkurikaeshi-renshu.
Un professeur de Kokushikan – lycée et université réputés pour la sévérité de leurs entrainements me disait » Je ne peux rien apprendre à qui se contente de venir à l’entrainement « . Il voulait (je pense) me dire par là que la plupart se contente de subir, de réagir. Ils ne deviennent forts que parce qu’ils sont dans un milieu hostile: c’est juste une question de survie.
Mais seuls ceux qui se posent des questions progressent vraiment. Et ça donne un Keiji Suzuki, par exemple. Car c’est par l’intelligence, la recherche, que l’on sort de la routine, qu’on transforme cet exercice fastidieux en un champ de découvertes, que l’on modifie jusque dans le moindre détail sa façon de faire et, partant, sa perception.
D’abord, cela nous invite à comprendre que c’est de la répétition que naît la justesse. Mais aussi que ce qui est important, c’est de répéter des choses justes. Sinon c’est la forme fausse, celle qui détruit le corps et perturbe la perception que nous faisons nôtre.
En fait, le corps est intelligent et pour peu que notre réflexion et notre pratique s’inscrivent dans le long terme, la répétition corrige les erreurs, les aberrations, les gestes parasites et tend vers ce qui est plus économe, plus dépouillé, plus fluide…