Histoire d’une liaison…Juji Gatame, paru dans l’Esprit du Judo
6 mai 2009
Histoire d’une liaison…juji-gatame
Extrait de l’Esprit du Judo, janvier 2009
Dans les années soixante, les japonais Okano et Sato règnent sur l’enchainement au sol, en osae-komi essentiellement, ainsi qu’en étranglement. Mais à l’entrée des années 70, c’est le judo russe qui crée le choc avec un enchainement en juji-gatame sur un adversaire en position quadrupédique qui ébranle jusqu’aux maitres japonais: Okano s’en prend une lors du premier URSS-japon en 1969, le champion du monde et olympique Toyokazu Nomura se fait casser le bras à Lausanne en 1973, mais gagne quand même les championnats du monde, le japonais Kuramoto perd le championnat du monde 1975 à Vienne face à Nevzorov, qui devient le premier Russe à emporter l’or mondial. Ce mouvement fameux, porté à la perfection dans les années 80 par le Russe Laskevitch, qui en fera son arme favorite, inspirera toute une génération de champion des années 80, comme le mythique Adams, l’entraineur national français Jean-Pierre Gilbert et, quelques décennies plus tard, l’avant dernier champion du monde masculin français Frédéric Demontfaucon. Mais les années 80 voient aussi et surtout, le retour du Japon avec deux élèves de Sato à Tokai, le poids lourd Yasuhiro Yamashita, spécialiste des osae-komi et des étranglements et l’atypique Kazuhiko Kashiwazaki, qui gagne la plupart de ses combats par liaison debout-sol, popularisant les enchainements sutemi-clé de bras, mais aussi l’utilisation du obi-tori-gaeshi, largement utilisé par la suite par le Français Patrick Roux et aujourd’hui par de nombreux combattants du monde entier.
Voir la liaison : URSS-japon Okano vs Boris Mishenko