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Par Jean-Christophe BECQUET (site www.apitux.org) – article sous licence [Creative commons
>http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/]
Logiciel libre et éducation populaire partagent un grand nombre de valeurs communes. Si les premiers liens tissés par quelques aficionados ne sont que trop longtemps restés confidentiels, la rencontre entre ces deux mondes connaît aujourd’hui une nette accélération. Liberté, égalité, partage mais aussi respect de la vie privé, sécurité et pérennité des investissements ; tels sont les enjeux de société qui fondent la démarche citoyenne des acteurs du logiciel libre.
L’omniprésence de l’informatique dans nos vies quotidienne a conduit Richard Stallman, le père fondateur du logiciel libre à déclarer que « Toutes les libertés dépendent des libertés informatiques » [1]
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Définition
Quatre libertés fondamentales définissent la notion de logiciel libre [2] :
– la liberté d’utiliser le logiciel ;
– la liberté de copier le logiciel ;
– la liberté d’étudier le logiciel ;
– la liberté de modifier le logiciel et de redistribuer les versions modifiées.
Liberté, égalité, fraternité
De cette définition découlent les enjeux dont nous voulons parler ici. La liberté d’utiliser le logiciel sans aucune restriction est le vecteur d’une plus grande égalité dans la mesure où chacun a accès à l’outil quel que soit son statut ou ses moyens financiers. La liberté de copier encourage au partage et à l’entraide. Richard Stallman, le père fondateur du logiciel libre parle de fraternité.
Nous sommes tous concernés
Sont également importants les enjeux des deux autres libertés : la liberté d’étudier le logiciel et la liberté de modifier le logiciel et de redistribuer les versions modifiées. Le lecteur non technicien pourrait être tenté de croire que ces libertés ne concernent que les informaticiens [3], ceux là qui développent les logiciels à la lueur de l’écran. Mais cette possibilité offerte par le logiciel libre d’en étudier le code source, c’est à dire les instructions qui permettent sont fonctionnement (un logiciel est une séquence d’instructions semblables à une recette de cuisine, c’est cela que l’on appelle le code source) nous concerne tous en tant que citoyens.
De même, la liberté de modifier le logiciel confère au logiciel libre des avantages que l’utilisateur ne saurait trouver dans l’alternative propriétaire (on adopte la plupart du temps le point de vue inverse qui consiste à penser que le logiciel libre est une alternative au propriétaire comme si la restriction des libertés de l’utilisateur allait de soi ; c’est un parti pris de prendre ici le logiciel libre comme référence). Pour montrer son attachement à ces quatre libertés, Richard Stallman qualifie les logiciels non libres de privateurs.
Sécurité et respect de la vie privée, indépendance et liberté de choix
Lorsque vous optez un logiciel libre vous avez la possibilité même si vous n’êtes pas informaticien de vérifier son fonctionnement et de l’adapter à vos besoins. En effet, contrairement au logiciel propriétaire, vous pouvez faire appel aux services d’une personne de confiance pour accomplir cette tâche.
Deux exemples illustreront avantageusement notre propos. Vous utilisez au quotidien un navigateur web. Ce logiciel s’acquitte d’une mission relativement simple à comprendre : il demande à un ordinateur connecté sur le réseau internet et appelé serveur de lui fournir des documents (les pages d’un site avec leurs images par exemple), il reçoit ces informations et vous les affiche de manière intelligible à l’écran. Supposons maintenant que vous souhaitiez vérifier que votre navigateur web ne laisse pas échapper d’informations qui pourraient porter atteinte à votre vie privée. Avec un logiciel propriétaire, c’est extrêmement difficile voire dans certains cas impossible même pour un informaticien chevronné. Vous êtes obligés de vous fiez aux déclarations de l’éditeur du logiciel. Avec un logiciel libre, si vous n’avez pas la compétence pour faire le travail vous même, vous pouvez solliciter les services de la personne de votre choix pour auditer le logiciel. Ainsi, le député Bernard Carayon a t-il déclaré dans un rapport remis au Premier Ministre en octobre 2006 [4] : Enfin, et parce que le code source est public et donc auditable, la sécurité des logiciels libres peut être mieux assurée.
Imaginons maintenant que vous voulez traduire le logiciel dans une langue étrangère. Avec un logiciel libre, c’est facile, il vous suffit de réunir les compétences techniques et linguistiques nécessaires. Vous avez le choix du modèle économique (libre ne signifie par forcément gratuit [5].) : contributeurs bénévoles, salariat, prestation de service… C’est donc d’indépendance dont il est question ici. Dans le cas d’un logiciel propriétaire, vous irez voir l’éditeur pour tenter de le convaincre et il y a un risque non négligeable pour qu’il évalue votre demande en fonction de la taille du marché constitué par les locuteurs de la langue en question.
Interopérabilité : faciliter les échanges et assurer la pérennité des données
Un autre enjeu majeur du logiciel libre porte le nom barbare d’interopérabilité [6]. Si vous utilisez un ordinateur pour échanger avec vos collègues ou discuter avec vos amis, il y a de grandes chances que vous ayez rencontré un jour un problème d’interopérabilité. On désigne ainsi la possibilité d’échanger vos fichiers avec d’autres utilisateurs ou avec d’autres systèmes. On parlera d’interopérabilité si votre interlocuteur a la possibilité de lire votre fichier sans forcément utiliser le même logiciel ou le même environnement que le vôtre.
Prenons à nouveau quelques exemples. Vous utiliser un logiciel de traitement de texte pour mettre en forme le rapport moral de votre association. Vous envoyez ce document à vos adhérents par courrier électronique. Pourront-ils lire le fichier s’ils ne sont pas équipés du même traitement de texte que vous ? Vous téléchargez un morceau de musique sur internet ? Pourrez-vous l’écouter sur votre baladeur numérique ?
Pour prévenir ce genre de problèmes, les logiciels libres utilisent ce que l’on appelle des formats de fichiers ouverts [7]. C’est à dire que la manière dont les informations sont codées à l’intérieur de l’ordinateur est connue de tous [8]. Au contraire, les logiciels propriétaires privilégient souvent les formats fermés. Vos données sont alors prisonnières et leur lecture est conditionnée à l’utilisation du même logiciel que celui qui a servi à créer le fichier. Se pose également la question de la pérennité de l’accès à vos données si par exemple ce logiciel devait disparaître. Citons à ce sujet l’ancien ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, Thierry Breton : « En effet, l’utilisation des logiciels libres permet de favoriser l’adoption des formats ouverts, qui contribuent à l’interopérabilité, dans la mesure où elle permet les échanges sans imposer de solution logicielle ; et à la pérennité des données traitées par des administrations. »
État des lieux
Les obstacles à l’adoption massive du logiciel libre
Pour résumer, on peut dire que les libertés fondamentales du logiciel libre garantissent à tous le même accès au logiciel, encouragent le partage, favorisent l’indépendance technologique et ne mettent pas de frein à l’échange et à la pérennité de vos données. Comment expliquer si le logiciel libre offre tous ces avantages qu’il ne soit pas plus connu et surtout plus utilisé au sein des mouvements d’éducation populaire ?
Il y a d’abord la puissance marketing des éditeurs de logiciels propriétaires. La société Microsoft a ainsi obtenu en février 2006 la signature d’un accord avec le Ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative visant à favoriser l’équipement informatique des associations ainsi que le développement du bénévolat en ligne [9]. L’APRIL a dû à plusieurs reprises dénoncer des actions de propagande en faveur des logiciels propriétaires au sein de l’école [10] [11].
Les logiciels libres ne sont pas plus difficiles à utiliser mais ils sont différents des logiciels propriétaires avec lesquels un grand nombre d’utilisateurs sont déjà familiarisés. Une des raisons de ce déséquilibre largement dénoncée par la communauté du logiciel libre réside dans le phénomène de la vente liée [12]. En effet la plupart des ordinateurs vendus sur le marché en particulier dans la grande distribution sont équipés avec des logiciels propriétaires. De même, un grand nombre de formations en informatique abordent de manière exclusive les logiciels propriétaires. La décision d’utiliser des logiciels libres relève donc d’un choix conscient qui implique de changer ses habitudes.
Des valeurs fortes pour surmonter les obstacles !
Face aux moyens de communication que sont capables de déployer les éditeurs de logiciels propriétaires, dans un marché déjà fortement déséquilibré en leur faveur – si en plus les logiciels libres parce qu’ils bousculent nos habitudes et nos compétences acquises demandent un effort – quelles raisons nous reste t-il d’espérer voir un jour ce mode de développement informatique prospérer au delà du cercle des techniciens les plus aguerris ? C’est précisément dans les valeurs qui fondent selon nous l’éducation populaire que l’on peut trouver une lueur d’optimisme. Résister à un modèle imposé par les lois du marché et les médias dominants ; apprendre à utiliser des outils nouveaux ; consentir un effort pour en ressortir grandi, plus libre, (plus homme ?). N’est-ce pas précisément ce que nous proposent les héritiers du marquis de Condorcet [13] ?
Le logiciel libre à la rencontre de l’éducation populaire : hier, aujourd’hui et demain
En janvier dernier le CIRASTI et Planète sciences offraient une tribune au logiciel libre dans le cadre des Rencontres nationales de l’animation scientifique et technique [14]. En 2006, l’éducation populaire a fait l’objet d’un thème lors des Rencontres mondiales du logiciel libre [15]. On trouvait notamment autour de la table les CEMEA et les Centres sociaux de Paris.
Ce sera à nouveau le cas cette année avec plusieurs rendez-vous autour de la question Pourquoi préférer les logiciels et ressources libres dans le domaine éducatif ? À l’heure où la Ligue de l’enseignement manifeste son soutien au logiciel libre en adhérant à l’APRIL, association nationale dont l’objectif est de promouvoir et défendre le logiciel libre, souhaitons que ce mouvement continue à prendre de l’ampleur. L’APRIL s’y attache, notamment à travers son initiative libreassociation.info.
Logiciel libre et éducation populaire sortiront tous les deux grandis de cette rencontre. Le logiciel libre en disposant d’un nouveau canal de diffusion des valeurs qui fondent son développement, l’éducation populaire en profitant d’une meilleure maîtrise de ces outils indispensables à son action dans la société de demain et en faisant sienne l’éthique et les valeurs citoyennes à l’origine du logiciel libre.
Notes
2] [Les quatre libertés fondamentales du logiciel libre.
[3] [Pourquoi le libre ne concerne pas que les informaticiens.
>http://www.apitux.org/index.php?2006/07/09/97-pourquoi-le-libre-ne-concerne-pas-que-les-informaticiens]
4] [A armes égales, le rapport du député Bernard Carayon.
5] [L’économie du logiciel libre.
[6] [Formats ouverts et interopérabilité.
>http://www.apitux.org/index.php?2006/07/18/84-formats-ouverts-et-interoperabilite]
[7] [Des formats ouverts pour des données libres.
>http://www.apitux.org/index.php?2006/07/09/107-des-formats-ouverts-pour-des-donnees-libres]
8] [Les formats de fichiers.
9] [Accord avec Microsoft pour l’équipement des associations en logiciels et le bénévolat en ligne sur le site associations.gouv.fr.
10] [La neutralité commerciale de l’école publique est-elle soluble dans le numérique ?, communiqué de l’APRIL du 19 avril 2005.
11] [L’Éducation nationale vend les produits de Microsoft dès la maternelle, communiqué de l’APRIL du 9 juin 2006.
12] [Non aux racketiciels, un site consacré à la vente liée.
13] [Nicolas de Condorcet considéré comme un des pères de l’éducation populaire.